20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 14:19

Récit           Hospital de Orbigo - Astorga

texte sonorisé      16 km

 

A ton retour, tu rêveras longtemps que tu es encore sur le chemin. Le rêve que j'ai fait cette nuit est à mille lieux du palais de fantaisie que Gaudi avait imaginé, et bien proche de la vie ordinaire. J'ai rêvé qu'un de mes collègues faisait le maximum pour s'emparer de mes clients !

 

Les deux couples de cyclistes qui prennent le petit déjeuner avec moi viennent tout droit de leurs Pays Bas. Ils ont séjourné à Compiègne, dans le beau refuge de dix places. De la journée qui commence, ce sont les seules personnes avec qui j'aurai une conversation.

 

Se mettre en mouvement n'est pas trop difficile. Pour cela on y est aidé : en principe les refuges ne te laissent pas dormir deux fois au même endroit.  Nous en sommes au quatrième jour et j'enfile déjà mon sac comme un vêtement. Malgré le caillou lisse et coloré que je garde tout au fond, je ne sens plus son poids. Alors, en route !

 

Les jambes tricotent en cadence. Une montée ensoleillée suivie d'un joli paysage fait de bois et de champs cultivés m'entraînent dans des pensées disparates.

 

Cette plante à fleurs orange, au bord du champ de luzerne, c'est du souci, le nom me vient à l'esprit, mais si j'en cherche en vain le nom latin, et si, sans résultat, je souhaite me rappeler ses vertus curatives, pour quelle raison et pour quoi en faire ?

 

Dans l'ondulation du terrain où les pas se suivent, le chemin me semble décidément très beau. Quelle satisfaction ! Il faudrait vraiment, près de là où je vis, faire quelque chose qui montre aux autres que se mettre en route est facile et qu'ils ont tout à y gagner !

 

Le pigeonnier que j'ai vu hier, était-ce une cabane ou un pigeonnier ? Pourquoi la photo que j'en ai prise est-elle importante ? Ce cube plein a-t-il un sens caché ? L'espace autour est-il si vide ? Qu'est-ce qui compte le plus ? Est-ce la construction à l'aspect fermé ou l'horizon, ouvert au contraire, cette ligne droite qui croit nous mener à l'infini ?

 

Marcher au pas ou voyager à toute vitesse, c'est changer d'horizon. Partir c'est aussi redécouvrir l'horizon qui n'intéressait plus, qu'on ne voyait plus...

 

Paysages de villes, vues marines, panoramas des campagnes et des montagnes, l'horizon est un trait fini qui mène à l'infini. Illusion que le monde s'arrête à un endroit précis. On ne peut le prendre dans sa main, il bouge au fur et à mesure que l'on avance. Qui sommes-nous face à cette ligne qui existe et qui n'existe pas ?

 

CX-DE-STO-TORIBIO-2-BIS.jpg

Croisée de chemins - Santo Toribio  Photo J F F

 

Justement j'arrive à la Croix de Santo Toribio où ceux qui viennent de Séville par la via de la Plata rejoignent le Camino. C'est de là aussi que, d'un coup, le pèlerin découvre la plaine d'Astorga. Au milieu la vieille ville est perchée sur une sorte d'Acropole.

 

A propos d'horizon, ce serait intéressant d'étudier les panoramas du monde, de comparer la vue d'Astorga avec, par exemple, la Baie de Salerne du haut de la corniche, les toits de Paris photographiés par les millions de touristes à Montmartre, la cathédrale de Meaux découverte par l'automobiliste qui vient du sud, Florence, belle dame caressée du regard à partir du Piazzale Michelangelo... Juger de la symbolique des courbes du terrain, des volumes des dômes, des élans des tours et des flèches...

 

Qu'est-ce qui m'a pris à Leon, et pourquoi ? Rater une bénédiction, quelle importance ? L'esprit s'absente quand le corps faiblit... Combien de connections neuronales faut-il pour rester conscient ?

 

ENTREE-ASTORGA-4-BIS.jpg

Pourquoi faire simple ? Photo J F F

 

Le moral est maussade quand je franchis la Puerta del Sol. Je traîne un peu et quand j'approche du Palais Gaudi c'est pour apprendre qu'il est fermé. Qu'il le restera tout l'après-midi parce que c'est dimanche. Et toute la journée demain, parce que c'est lundi.

 

            

   ASTORGA-GAUDI-1-BIS-copie-2.jpg

Sous bonne garde Photo J F F

               

Mala suerte !

 

Impossible de visiter le Museo de los Caminos qu'il renferme.

 

Je suis dégoûté.

 

Ma sieste géante de dépit ne me remet pas en selle. Fatigue, isolement, solitude, mauvaise humeur. En plus, personne à qui parler. C'est ce que je voulais, non ?

 

N'y pensons plus, demain je dois faire l'ascension de la Croix de Fer, à 1500 m d'altitude

et j'ai quelque chose à y déposer.

 

 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 22:27

Andrée Putman est une grande dame, décoratrice de renom, amie d'un certain monde artistique et politique.

 

Elle est célèbre pour son style dépouillé hérité, dit-elle, de ses longs séjours passés chez sa grand-mère, à Fontenay, une abbaye romane du XIIème siècle, en Bourgogne.

 

 

Elle explique y avoir "recueilli consciemment la moisson d'émotions, d'obsessions nées de la géométrie".

     Andree-Putman-c-1992-Jean-Baptiste-Huynh-500x500.jpg

 

Le vide ne lui fait pas peur :

 

 

"Régner sur rien,

 

ce n'est pas si mal" dit-elle.

      220px-Abbaye de Fontenay-Eglise

 

 

 

Quittons la décoration, les villas somptueuses et les hôtels de luxe.

 

Sur le Chemin, n'est-ce pas ce que cherche le marcheur ?

 

Traverser les espaces, emporter peu d'affaires, créer le vide en soi.

 

Et sur rien, vivre en maître.

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 18:38

Tu verras beaucoup de symboles en chemin : croix, flèches, clous de bronze, coquilles, marques de GR, panneaux divers, portes, cairns, labyrinthes.

 

Pour certains ce n'est pas assez.

 

Et qui est-ce qui les porte, ces symboles en plus ?

 

Le bourdon.

 

 

 

Remerciements à Béranger Poiron

 

A chacun de déchiffrer...

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 23:31

DESSIN-artus-pour-credit-cooperatif.jpg

Dessin de Artus pour Crédit Coopératif

 

Il n'y a pas de hiérarchie entre les pèlerins sur le Chemin de Compostelle, et c'est pour cela que nous l'aimons. Se prénommer et dire d'où l'on vient suffit. Les visages burinés, les corps fatigués, les pieds douloureux et le partage d'expériences font le reste pour fraterniser.

 

Aussi tu pourrais bien te trouver en présence de pèlerins très modestes ou d'autres, très fortunés. Et marcher côte à côte avec quelqu'un de célèbre, au plan national ou à l'échelle internationale.

 

On peut s'amuser à faire une liste, dans le désordre, des notoriétés qui se "laissent faire" ou se sont "laissées faire" par le chemin de Compostelle :

 

Ceux dont on est sûr :

Patrick Poivre d'Arvor, journaliste, Godescalc, évêque, Elisabeth de Valois, princesse, Aymeri Picaud, auteur de guide, Shirley Mac Laine, comédienne et écrivaine, Louis VII, roi, Birgitta Tetersson, surnommée Brigitte de Suède, sainte, Paolo Coelho, écrivain, Don Carlos, infant de Navarre, Yves Duteil, chanteur, Guillaume X, duc d'Aquitaine, Jean Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre.

 

Ceux dont on est moins sûr :

Giovanni di Pietro Bernardone surnommé Francesco d'Assisi, saint fondateur de congrégation et de monastères, Nicolas Flamel, alchimiste et éditeur.

 

Celui dont on n'est pas sûr du tout – on est plutôt sûr du contraire :

Charlemagne, empereur.

 

Et à l'avenir ?

Stéphane Rousseau. L'humoriste canadien s'est engagé à partir en août 2011 sur le chemin de Compostelle au profit de la recherche sur le cancer.

 

Ton nom ? Plus tard...

 

Laisse un commentaire avec les noms

de ceux qui auraient été oubliés.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 20:01

croisee-des-chemins.jpg

 

Jean Luc Huguet, membre actif de l'association jacquaire de Touraine et hébergeur, vient de créer un groupe Facebook "Chemin Compostelle Touraine". Voici un bon conseil de sa part :

 

"Quand vous quittez Tours en longeant le bord du Cher, après le passage de deux ponts routiers vous arrivez sur la commune de St Avertin. Après une centaine de mètres et après avoir vu un bras de rivière à votre droite, vous quittez le Cher pour aller vers St Avertin et, juste avant le pont, vous avez deux options :

-         passer le pont et retrouver des commerces. Ce chemin est balisé avec le signe jaune de l'Europe du chemin (comme un soleil couchant à plusieurs branches) par les Amis de St Jacques de Tours.

-         prendre à gauche avant le pont par le GR 655 (balisage rouge et blanc d'un GR)."


La différence ?

Si tu prends le chemin balisé GR le trajet est plus long d'un kilomètre. Autrement dit à peine 15 à 20 mn de plus (ndlr).  Il est plus bucolique. Au sortir de la jolie forêt de Larçay, tu passeras au hameau du Chêne Pendu qui a peu de rapport avec l'histoire du Pendu dépendu.... Ta besace doit être pleine : tu ne verras pas de commerce avant Veigné.


"Une indication : vous êtes avant le pont cent mètres plus loin, il y a l'Office de Tourisme de St Avertin (tampon pèlerin avec coquille pour crédenciale et carte de St Avertin disponible).

Les deux balisages se retrouvent avant Veigné

au lieu-dit La Forêt." 

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 07:25

Il ne te viendrait pas l'idée de prononcer Mechelen pour Malines, Kerkyra pour Corfou ou London pour Londres. Pourtant, quand il s'agit du but de notre chemin, tu entends souvent Santiago.

 

Santiago c'est un nom enchanteur, encore plus que Saint Jacques de Compostelle qui pourtant étincelle et brille dans la nuit. Sonorités exotiques et rêveries, Santiago, c'est comme Valparaiso, comme Acapulco, comme Nairobi. Une chanson en un mot, un poème d'aventure, une promesse de trésor, et en exagérant un peu, la porte ouverte au bonheur terrestre ou céleste.

 

Nous voilà devant le poème de Bernard Dimey chanté par Henri Salvador : Syracuse, Kairouan, Babylone, Vérone, Fuji-Yama...

 

SYRACUSE
 
J'aimerais tant voir Syracuse
L'île de Pâques et Kairouan
Et les grands oiseaux qui s'amusent
A glisser l'aile sous le vent

Voir les jardins de Babylone
Et le palais du Grand Lama
Rêver des amants de Vérone
Au sommet du Fuji Yama

Voir le pays du matin calme
Aller pêcher le cormoran
Et m'enivrer de vin de palme
En écoutant chanter le vent

Avant que ma jeunesse s'use
Et que mes printemps soient partis
J'aimerais tant voir Syracuse
Pour m'en souvenir à Paris 

 

 

 

 


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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 22:12
coquille-verte-e2i.jpg
   

Quel est ce chemin fantastique

dont tous reviennent transformés ?

 

 

P1070438.jpg

Photos Pierre Mathe

 

Vous découvrirez les réponses à cette question en assistant à "En marche... vers Saint-Jacques !" Cette Conférence se tiendra le 28 janvier 2011 à partir de 20 h à l'auditorium Maurice Ravel du Perreux-sur-Marne (Val de Marne) RER Nogent-Le Perreux.

 

Peut-être vous êtes-vous déjà intéressé au Chemin de Compostelle en curieux, en pèlerin, en amoureux de la randonnée, en passionné du patrimoine culturel ou à la recherche de sens ? Lors de cette conférence, vous entendrez des témoignages et assisterez à des projections. Les échanges avec les conférenciers vous permettront de partager leurs expériences, de mieux savoir comment partir. La raison du départ, vous la connaîtrez aussitôt, ou en chemin, ou au retour...

 

Organisée par l'Association « Enjeu Initiative Insertion »  www.e2i-asso.org  cette soirée s'inscrit dans le cadre de son cycle de Conférences.

 

La route vers Saint Jacques de Compostelle a joué un rôle essentiel dans le développement économique, religieux et culturel de l’Europe au cours des siècles. Aujourd'hui elle peut jouer un rôle solidaire, mais vous en saurez plus si vous cliquez sur le lien.

 

Accès auto : A4 ou A3, puis A86

Besoin d'un plan des transports parisiens ?

Plan des lignes :

ico_lignes.gif

 

 

 

 

Si vous pensez que cette conférence peut intéresser votre entourage, n’hésitez pas, transmettez le message.

 

Pour se renseigner et/ou s'inscrire :

 

 www.e2i-asso.org

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 16:39

Récit  Astorga – Rabanal del Camino  -  El Acebo

            38 km

 

Ce que je dois déposer à la Cruz de Ferro c'est le caillou lisse gris, bleu et blanc, chargé d'inscriptions, que je garde au fond de mon sac. Mais nous n'y sommes pas encore.

 

Le repos pris hier me donne des ailes. Dans la longue montée vers le sommet qui sépare Astorga de la vallée du Bierzo je rattrape des pèlerins. Avant Rabanal del Camino l'un d'entre eux, un Espagnol, m'offre en passant la phrase de sagesse du jour, à propos de son séjour en France :

 

- Il y a toujours des cons partout, mais si on est sociable on finit par trouver des gens bien.

 

RABANAL-DEL-CAMINO-1-----BIS.jpg

Regarder passer le pèlerin Photo J F F

 

La Croix de Fer, à la pointe de son pieu de 5 mètres, est à un col où la montagne fait le dos rond. Un distrait passerait à côté d'elle sans la voir s'il elle n'était pas plantée dans un tumulus de pierres de toutes tailles avec des sentiers qui serpentent pour monter vers le poteau de bois.

 

Ce n'est pas d'aujourd'hui que les marcheurs empilent des cairns au bord de leurs chemins. Ici la tradition veut que le pèlerin dépose un caillou qu'il a emporté de chez lui. De quoi la pierre est-elle chargée ? Du mal qui l'a fait partir ? Du vœu secret qu'il va confier plus tard à St Jacques ? Les guides ont des versions diverses. Ceux qui ont oublié leur pierre, ou qui ont appris cette tradition en chemin déposent un objet, un foulard, des chaussures...

 

Mon caillou vient d'un peu de terre à côté de ma maison. Je l'ai nettoyé et je l'ai partagé avec chaque membre de ma famille. A chacun j'ai proposé d'inscrire des mots ou une phrase. On a de grandes peines et de grands désirs quand on a 16 ou 20 ans ! Mon épouse a ajouté son inscription et moi la mienne. C'est beaucoup plus que cinq cents grammes de minéral bleui par l'encre que je dépose.

 

 

 
Adieu caillou Photos J F F

 

-         A picture ? Sure !

 

Deux cyclistes acceptent de me prendre en photo. Ils s'en vont. Plus personne alentour. Prenant tout mon temps, ma tâche accomplie, je crois bien que je suis resté là des heures. A écouter le silence, à examiner l'endroit, à attendre, au cas où il se passerait quelque chose.

 

CX-DE-F-15--GRAFFITI-CHAPELLE-BIS.jpg

Langues croisées Photo J F F

 

Les graffitis couvrent les murs de la chapelle voisine, les sapins sombres côté nord de cette clairière cachent les oiseaux, la route goudronnée paraît vide, inutile, comme peuvent l'être les routes forestières, désertes pendant toutes les heures du jour.

 

Déposer un caillou au pied d'une croix. Jamais fait auparavant. Je pensais prier avec les pieds.

Prier avec la main ?

 

En redescendant des Monts de Leon, en pente douce d'abord, puis plus raide ensuite, comme nourri par la solitude et le silence, les pensées se succèdent.

 

Tout naturellement me vient à l'esprit une phrase que je n'ai jamais écrite : "Ce que vous faites à votre prochain, c'est à moi que vous le faites". Ou en substance. Si mon prochain, c'est moi, qui est moi ? S'agit-il de lui, de moi ou d'un autre ? La bienfaisance touche beaucoup plus que celui à qui elle s'adresse.

 

Faire le bien, c'est apporter un plus à l'ensemble de l'univers, à l'instar de l'effet papillon, qui, d'un battement d'aile arrive à changer la planète. Celui qui aura été rendu heureux par un geste de générosité donnera à son tour du temps, de l'attention ou quelque chose à son voisin, qui fera plaisir à sa fiancée, laquelle à son tour aidera son petit frère, et ainsi de suite... L'humanité est une chaîne qui doit devenir solidaire.

 

A Monjarin, le chemin longe des dizaines de maisons sinistres dont il ne reste que le bas des murs. L'entrée du refuge ne me dit rien qui vaille. Tout y a l'air de bric et de broc. Et j'aimerais bien prendre une douche ce soir.

 

Faire le bien, reprends-je, (on ne va pas s'occuper du mal) c'est aussi se faire du bien à soi. Une sensation très agréable, un mélange d'estime de soi, de sérénité, une sensation comme un déploiement, comme un corps qui se lève, une poitrine qui respire plus profondément, une feuille du printemps qui s'ouvre. Sans prétention, mais en appréciant la moindre raison de profiter de cet instant. Alors "moi", c'est moi  ?

 

Et si c'était une référence à la part divine de l'homme ? L'auteur de la phrase avait raison : quand tu fais du bien à quelqu'un tu le fais à la part divine qui est en lui et en même temps tu le fais à la part divine qui est en toi.

 

-         Tu délires ! de quel droit parles-tu de ta part divine ?

-         Parce qu'elle existe ! Réfléchis ! Rien que le fait de penser, ce n'est pas la vache qui broute là, à droite, qui va jouer avec des idées abstraites comme nous le faisons, toi et moi. Penser, c'est extraordinaire !

-         Mais enfin, de là à parler de part divine... C'est la part humaine, tout simplement !

-         Et les génies, tu y as réfléchi ? Les Vinci, les Mozart, les Hugo ? Comment expliques-tu leur talent, leur créativité, leur inventivité, s'il n'ont pas un peu de divin en eux ? Ils ont une part divine immense ! Un Picasso qui, d'un trait, entre dans le cubisme et lui donne en même temps ses lettres de noblesse... Oui, la création artist...

-         Arrête ! tu n'es ni Léonard, ni Wolfgang, ni Victor, ni Pablo.

-         Je sais... Et pourtant, si le monde est un tout, chacun d'entre nous est une partie du tout. La voilà l'explication que je cherchais ! Atomes minuscules de l'univers, nous lui appartenons à part entière. En apportant du bien à tout, tu fais du bien à chacun et à toi aussi...

 

Pas besoin de regarder autour de moi. Je sais que je suis seul. Et que je suis arrivé à El Acebo, un des plus jolis villages de montagne du Camino, où l'on sait préparer la truite comme je l'aime.

 

A la poêle, avec pas mal de matière grasse.

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 14:09

"Aimez-vous Brême ?"

 

212px-RolandBremen01.jpg

Statue de Roland  1404

        

Pour aimer il faut connaître.

 

L'histoire de la ville commence lorsqu'au VIIIe siècle les troupes de Charlemagne avancent jusqu'à la Weser afin de christianiser les tribus qui y étaient installées.

 

Voilà pourquoi plus tard les Brêmois, souhaitant symboliser leur lutte contre leur Prince-évêque, choisissent Roland comme protecteur de la ville. Il est représenté portant Durandal, l'épée de justice, un bouclier orné d'un aigle impérial en bandoulière, et une ceinture taille basse. Il s'agit de ce même Roland, héros, ou plutôt victime, à Roncevaux, des escarmouches basques.

 

L'Europe est toute petite : on retrouvera Roland devant la Maison des Têtes Noires en plein coeur de Riga, la capitale de la Lettonie, autrefois appelée Livonie.

 

Il est vrai que celle-ci pendant longtemps n'a été peuplée que de germano-baltes plutôt germanos que baltes... suite aux conquêtes des chevaliers porte-glaives. Ce peuplement ressemblait à des croisades du nord où le flux de marchandises convoitées, ambre et fourrures, n'était pas absent.

 

" Albert de Buxhoeveden, issu de la noblesse germanique et destiné à une carrière religieuse, est nommé évêque de Livonie par son oncle Hartwig II d’Utlede, archevêque de Brême, en 1198. Son prédécesseur Meinhard de Holstein (lui-même avait été chanoine dans l'évêché de Brême) ne s’était occupé que d’évangélisation, Albert se préoccupe en plus des aspects économiques de la future colonie. Avant de partir en expédition, il obtient du pape Innocent III une bulle confiant la croisade aux princes germaniques et plaçant les biens des croisés en Livonie sous le même régime que ceux de Palestine." (Wikipedia)

 

Brême et Riga, une histoire commune...

 

Roland, Têtes Noires, bulle papale, arrives-tu à suivre ? Il faudra aussi évoquer un jour l'église St Jacques qui se trouve à Riga...

 

PHOTO-JACOBUS-MAJOR.JPG

A Brême Renovirt 1906        Photo C J

 

Nos amis de Brême nous écrivent : " Voici une photo d'une statue de St Jacques le Majeur. Nous l'avons prise dans le vieux Brême, dans le quartier de Schnoor, habité par les pêcheurs dans le temps".

 

De là à penser que nombreux furent les pèlerins qui débarquèrent à Brême, passèrent au pied de cette statue avant d'entreprendre le long Chemin... la tentation est grande.

 

De fait, aujourd'hui, à partir de Brême, le Chemin est tracé jusqu'à Compostelle.

 

Du nord de l'Allemagne, on arrive aux confins de la Belgique du côté d'Aix la Chapelle (Aachen). Tu peux voir une carte des chemins de cette région en suivant ce lien.

Ensuite c'est St Quentin, Compiègne, Saint Denis ,

 

puis Paris et Tours,  via Orléans ou Chartres...

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 20:01

ILLUSTRATION 324 BIS

Illustration Peter the Cop

 

Tu le verras, marcher sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle est promis à un grand avenir, parce que le chemin permet de faire de vraies rencontres.

 

La communication se fait aujourd'hui dans tous les sens et à toute vitesse. Par internet, il est facile de faire de nouvelles connaissances : Sites de rencontres que l'on ne nommera pas, réseaux sociaux Facebook, Linkedln, Viadeo...

 

Mais l'homme et la femme sont dotés d'un corps. Toute considération sexuelle mise à part (mais est-ce bien raisonnable ?), les cinq sens ont besoin de s'exercer : chercher du regard la beauté de l'autre, entendre le timbre de sa voix, sentir son parfum, partager un repas, tenir la main serrée, embrasser, taper dans le dos. A tout cela s'ajoute un sixième sens, celui du coeur et de l'esprit : la compagnie, l'écoute, la compréhension, l'intelligence, la compassion, la bienveillance, l'estime.

 

Et puis il y a l'expérience partagée. L'amitié, l'entraide, la patience, l'effort. Les joies et les peines éprouvées ensemble, en même temps, comme un ciment. Deux pèlerins n'ont pas besoin de se parler longtemps pour se comprendre.

 

C'est ce qu'offre le Chemin de Compostelle et qu'internet ne te donnera jamais. Le côtoiement, l'échange, le partage des idées, des convictions et des sentiments.

La rencontre vraie.

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